Lorsque j’étais enfant au Japon et que ma mère s’exclamait « nous allons cuisiner des gyozas ce soir », nous dévalions l’escalier mes sœurs et moi afin de l’aider. Il faut dire que les raviolis étaient notre plat favori et l’idée de le confectionner nous mettait en joie. Habituellement, ma mère avait déjà préparé la farce. Il s’agissait pour nous de farcir un à un les raviolis découpés en rondelles en évitant soigneusement qu’ils ne se déchirent. Cette opération exige de l’habileté.  Mes sœurs et moi, nous nous observions du coin de l’œil, riant de nos maladresses.

 

Les raviolis préparés, il faut les mettre à la poêle dans un peu d’eau et fermer celle-ci d’un couvercle. Lorsque les gyozas sont tendres, retirer le couvercle et, l’eau étant évaporée, les faire  dorer d’un seul côté. Croustillants d’un côté, moelleux et juteux à l’intérieur, les gyozas sont un délice.   

 

 

Aujourd’hui, lorsque je prépare ces raviolis pour mes fils, je revis ces instants de complicité joyeuse que je partageais avec mes sœurs. Bien sûr, mes fils sont friands de ce mets comme nous l’étions jadis. J’espère toutefois qu’un jour, ils apprendront à le cuisiner afin que la tradition ne se perde pas.