Surimono
刷
り
物
IMPRESSIONS POETIQUES DE L’ÉCOLE DE SHIJO
Musée Rietberg Zurich
24.10.2019 – 9.2.2020
Les estampes Surimono allient : la poésie (haïku), la calligraphie, le dessin, la gravure sur bois et l’impression. Cet art abouti et soigné connaît un vif essor durant la période Edo (1600 à 1868). Les tirages sont limités car ces estampes servent alors avant tout de cadeaux offerts par des particuliers. Elles annoncent, par exemple, un événement (représentations théâtrales, concerts, ouverture de magasins) et servent aussi fréquemment de cartes de vœux du Nouvel An. Enfin, des cercles littéraires en font usage afin de faire connaître leurs travaux. Dès les années 1840, paraissent des recueils de poèmes illustrés par des peintres réputés de la région d’Osaka et de Kyoto appartenant à l’école Shijō, fondée par Matsumura Goshun (1752-1811). L’exposition du Rietberg présente un très bel exemplaire de ces assemblages. Projeté sur écran, les visiteurs peuvent en tourner les pages.
L’école de Shijō : raconter la vie
Shijō désigne la quatrième rue d’un quartier de Kyoto où se trouvait l’atelier de Matsumura Goshun. Né dans une famille aisée de fonctionnaires, ce peintre fit ses études chez de grands maîtres. Il allie dans son œuvre deux influences : celle lettrée, lyrique et traditionnelle du 18e siècle et celle naturaliste et moderne du 19e. Son école acquit une grande réputation.
Les estampes Surimono racontent certaines coutumes comme celle de la première eau du premier jour de la nouvelle année. Dès que pointe l’aurore, l’on puise «l’eau neuve » (wakamizu d’une source ou d’un puits afin de se purifier et de préparer le premier thé de l’an neuf : celui du bonheur. Il est alors aussi d’usage que durant les premiers jours de l’année, les membres de cercles littéraires échangent leurs poèmes et estampes au cours d’une cérémonie du thé.
Les estampes Surimono dépeignent la nature, le passage des saisons, la vie des animaux et divers aspects de la vie à l’époque Edo.
Citons quelques titres :
Coucou volant devant la pleine lune
Erudit assis dans un pavillon regardant un prunier en fleurs
Deux hommes éméchés rentrant chez eux
Paysan portant un araire et guidant un bœuf
Moustiquaire et éventails
Ces représentations de scènes de la vie japonaise sont souvent empreintes d’humour, une caractéristique incontournable des estampes Surimono.
Quelques œuvres de l’école Shijo :
Texte YUZU / Simone Forster