Cette ville portuaire, dont la baie en demi-lune s’ouvre sur la mer intérieure de Seto, s’inscrit dans la longue histoire japonaise de la navigation et du commerce. Elle connaît un vif essor sous l’ère Edo (1603-1867). On parle alors de Shio Machi no Minato  (la ville qui attend les marées) car les marées d’est et d’ouest entrent en collision dans la baie, obligeant les pêcheurs, commerçants et samouraïs à attendre le moment opportun pour  entrer ou sortir du port. 

Le centre de la cité se développe grâce aux activités maritimes et les maisons de commerce jalonnent les rues. La cité est aussi connue depuis plus de trois siècles pour la fabrication d’une liqueur de plantes médicinales très prisée :  l’homeishu.

Otake jutaku, une ancienne demeure de riche marchand de homeishu

La beauté de la baie de Tomonoura est célébrée de longue date  dans la littérature japonaise. Elle a aussi inspiré le maître du koto Michio Miyagi. lequel compose, en 1929,  Haru no Umi (la mer au printemps).

Enfin, Hayao Miyazaki, célèbre dessinateur, réalisateur et producteur de films d’animation a séjourné deux mois à Tomonoura afin de s’inspirer de l’architecture de la ville et des paysages maritimes pour créer son film d’animation : Ponyo sur la falaise (2008). La musique tendre et cristalline est celle du compositeur Joe Hisaishi, ami et complice du réalisateur.

 

 

 

L’histoire de la cité est riche en événements qui font date. Elle est liée, par exemple, à la vie du héros le plus populaire du Japon : Sakamoto Ryoma(1836 –1867). Ce samouraï très charismatique, courageux et clairvoyant a joué un rôle très important dans la modernisation et l’ouverture au monde du Japon.

En effet, en 1865, il ouvre à Nagasaki une maison de commerce et de transport maritime « La Kaientai », laquelle possède sa propre flotte. Il s’agit de la première société moderne du Japon : une innovation extraordinaire dans une société encore réticente à commercer avec l’Occident.

La ville de Tomonoura entre dans l’histoire moderne car, le 23 avril 1867, un des  bateaux de la flotte de la Kaientai, l’Irohamaru, entre en collision avec un navire de guerre. Les passagers de l’Irohamaru sont sauvés, le bateau remorqué vers le port de Tomonoura. Toutefois, la manœuvre échoue et l’Irohamaru sombre dans la baie. Sakamoto Ryoma et les membre du groupe Kaientai parviennent à négocier un dédommagement du domaine féodal de Kishu, propriétaire du vaisseau de guerre. Un haut fait car Sakamoto Ryoma doit  changer de nom et se cacher car il est recherché par le puissant shogunat, un ennemi redoutable. La cachette du héros est découverte en 1989 ; elle se visite aujourd’hui.

Quant à l’auberge où se déroulèrent les négociations, elle a été restaurée  par Hayao Miyazaki, le célèbre dessinateur de films d’animation dont il a été question plus haut.

(Auberge Iroha)

le menu du midi à l’auberge Iroha

Aujourd’hui la pittoresque vieille ville,  remarquablement conservée, est un tissu  de ruelles bordées d’anciennes maisons aux façades de bois. Symbole de la ville : le phare Joyato, datant de l’époque d’Edo, qui se dresse sur le front de mer.

Un ferry relie la ville à l’île de Sensui-jima où il est agréable  de se ballader en pleine nature.

Texte : Simone Forster / YUZU

Nous allons visiter Tomonoura dans le Circuit HANAMI à l’époque de cerisiers en fleur.  Pour plus de détailles…